De l’importance de parler, d’être écouté et de se connecter à notre ressenti corporel

De l’importance de parler. 

De l’importance d’être écouté.

Il n’y a pas tant de « problème  » que d’espace de silence manquant. 

L’accompagnement thérapeutique participe à ce processus de libération de la cohue mentale en vue de laisser émerger et s’exprimer la clarté intérieure déjà présente en nous. 

De l’importance de notre ressenti corporel. 

Le corps que nous avons nous accompagne depuis -au moins- notre création. Il nous suit, bon an mal an, témoin de chaque moment de notre vie. Et il conserve en lui, dans son développement, dans son fonctionnement, les traces de nos histoires . Certaines de manière plus fortes que d’autres, comme une jolie marque de bronzage ou une cicatrice. 

Notre corps nous connaît si bien qu’il s’adapte à la volonté de notre mental: aux obligations diverses et variées, l’éducation, l’école, le trans-générationnel, les codes sociaux, les objectifs à atteindre… 

Jusqu’au(x) jour(s) où il refuse d’aller plus loin. Alors on lui tend des carottes pour le motiver. Alors on lui botte les fesses pour le forcer.

Et si une autre méthode était possible? 

Se poser à ses côtés et le regarder comme un ami qui aurait besoin d’exprimer son état, son cumul d’émotions. Juste le temps de se sentir alléger, pris en considération, reconnu, libéré… et de reprendre sa route plus en accord avec lui. Donc avec soi. En soi. 

Un soi plus ajusté à notre nouveau moi !

Car il s’agit bien de transformation, de la customisation d’un costume trop grand ou trop étroit qui tombe mal, de s’extirper d’une carcasse qui étouffe.

On y voit une mue, un mouvement qui vient de l’intérieur. 

« Exprimer ses émotions » signifie littéralement : laisser sortir la substantifique moelle d’un mouvement qui vient de soi.

Ne disons-nous pas  » être touché.e. par « une musique, une image, un paysage, une rencontre, une surprise… 

Quelque soit la connotation, « positive ou négative », la réaction intérieure à une scène de vie est l’expression d’une émotion individuelle qui vient faire référence à une mémoire. 

Une mémoire qui ne se résume pas à notre intellect, notre mental. 

Car « être touché  » passe inexorablement par la matière. 

Ce souvenir imprécis remonte de notre corps et vient nous mettre en expansion devant la joie et la beauté, en compression devant la tristesse et la violence. 

Chacun s’exprimant par l’intermédiaire de son propre corps, de son propre catalogue de souvenirs engrammés en lui, nous sommes tous singuliers dans l’émission de notre ressenti émotionnel et corporel. Et par ailleurs, nous sommes tous liés par la dénomination de ces ressentis ( la joie, la colère, la tristesse, le besoin, le dégoût, l’amour…) 

Nous sommes donc tous liés par notre singularité. 

En reconnaissant notre singularité, nous pouvons ( nous récupérons le pouvoir de) communiquer sur notre état d’être. 

Car contacter le ressenti corporel, c’est renouer un dialogue intègre tant auprès des autres que de nous-même. 

C’est laisser le mouvement reprendre de l’intérieur vers l’extérieur et sortir de l’impact mental de l’extérieur vers l’intérieur. 

Autrement dit, de ne plus subir l’adaptation ( « Je dois changer. Je ne dois pas être triste. Ça va passer, y a pire ») au profit du choix de l’écoute intérieure ( » cette situation crée un mouvement de colère en moi. Dans ce moment, je ressens un serrement dans la gorge. Là, tout de suite, je me sens perdu.e. et petit.e. »). 

Avec la bienveillance, la patience et la tendresse que nous aurions pour un.e. ami.e., pourrions-nous nous asseoir auprès de nous-même, prendre de nos nouvelles et nous glisser à l’oreille: « Je te crois. Je te vois. »